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Prudence, donc,


Joris Clerté est poitevin. Il fréquenta après ses études supérieures l’École régionale des Beaux-Arts de Poitiers au département audiovisuel, à la fin des années 80.
Il avait fomenté quelques expériences musicales au début des années 90, avec quelques groupes de la scène Poitevine avant de s’attaquer en 1994 à un projet un peu plus personnel.

Joris enleva donc sa guitare en bandoulière et ôta son pied du retour de scène. Il nourrissait une ambition certaine pour la mélodie, les arrangements et l’écriture de texte décalée. Joris se mit en tête de créer un petit studio 16 pistes à la campagne où il pourrait s’essayer à l’enregistrement de nouvelles chansons avec des musiciens invités. Lors de ces différentes rencontres (trompette, hautbois, violoncelle, violons, flûte, etc...), il noua une relation particulière et étroite avec Monsieur Emmanuel Énault, batteur iconoclaste, n’appréciant que mesurément les rythmes binaires.
Le duo naissait donc sous le nom de Prudence, composé d’un grand brun, et d’un non moins grand rouquin dont le pied droit fit trembler plus d’une peau de grosse caisse.

Parallèlement à cela Joris continuait de produire de l’image pour la télévision, notamment des habillages graphiques et dont il composa certaines musiques. Monsieur Énault lui se ressourça dans les étalages d’une poissonnerie de grandes surface.

Clerté et Énault produirent en décembre 95 un CD 4 titres qui fut bien accueilli par la presse spécialisée. Encouragés par les amis, et certains médias, ils démarchèrent le milieu de l’industrie phonographique. Leur premier rendez-vous fut le bon : Jean-Philippe Benoît, qui à l’époque officiait chez Island, eut le béguin pour cette musique qui lui rappelait celle de 22 Pistepirkko. Prudence devra attendre deux ans avant de signer avec l’intéressé, le temps que ce dernier change d’établissement pour rejoindre le petit small du géant SONY. En juin 1998 sort le premier album éponyme Prudence. L’album passa inaperçu et Prudence se libera de son contrat.

Prudence fit quelques concerts sous la houlette d’un tourneur Bandido qui développa une filiale vouée à la fabrication discographique Télescopic (label indépendant). C’est donc avec Téléscopic que maintenant Prudence envisage ces nouvelles aventures en hi-fi. Il aura fallu cinq ans avant que ce second LP voit le jour. En bonne partie conçu et enregistré à la maison, mums mums est construit autour d’instrumentaux à l’électronique chaleureuse et de chansons courtes où participent différents interprètes (Armelle Pioline de Holden, Ed Combes, Bettina Kee, etc.).
On y trouvera pêle mêle les influences de Simmon Jeffes, Mike oldfield, Tortoise, Jim O’rourke, To rococorot, Jacques Demy, Pascal Comelade et toujours la trompette de Love à moins que vous ne préfériez celle de Claude Bowling.

En décembre 2004, récemment enrichi d'un nouvel élément (le talentueux clavier malgache Niriarimanga Tantely Herimandroso Zafimehy), une opportunité traîne Prudence au Chili afin de s'y produire sur scène. La découverte du pays est inspirante et, dans la lancée du précédent album, le groupe s'essaie sur des musiques où se dessinent de grands espaces et des chansons où évoluent des personnages pas très nets.
Suite à cette tournée chilienne et aux paysages qu’ils ont croisés, les Prudence ont eu l’envie d’orienter leur musique vers les grands espaces. Étrangement ce n’est pas la musique folklorique locale qui les a inspirés mais la possibilité de créer une musique de Western imaginaire, anachronique, avec les moyens acoustiques et électroniques dont ils disposent.

Cet album rassemble des instrumentaux et des chansons, un peu comme le précédent mums mums. La musique s’inspire des grands espaces sud-américains, une sorte de western spaghetti sauce chili. Les chansons abordent principalement le thème du règlement de compte, du lynchage sans autre forme de procès, du goudron, de plumes, de vengeance froide, d’exécutions capitales et sommaires, de la dérision dans la noirceur, de l’anachronisme, des non sens et de la mauvaise foi, déclamés comme autant de vérités établies.
Bien évidemment on précisera que l’interprétation et la mise en musique décaleront judicieusement cette ambiance de série noire. Peut-être certains décrypteront là une façon d’appréhender et d’aimer son prochain.

Joris Clerté, également réalisateur de film en animation, a réalisé un clip sur le titre phare de ce nouvel opus, Les grands chevaux.
C'est un Western imaginaire, le bandit Walter tente d'échapper à son poursuivant, un enfant justicier monté sur un grand cheval. Dans son échappée Walter soudoie, vole, tue, c'est l'archétype du méchant. Le film est un va-et-vient entre ces deux personnages, l'enfant découvrant toujours en retard les méfaits de Walter. Autant d'indices qui les conduiront à une rencontre inéluctable en fin de film.

Discographie

La bonne humeur
 
Objets fragiles
Prudence
 
Mums Mums
Café jambe